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Moulin du Nekkersgat

Redonner une lecture claire de la typologie propre au moulin du XIVème siècle.

Ce moulin témoigne du passé rural de la commune – au début du XIXe siècle, on recensait encore 13 moulins rien qu'à Uccle ! - et de la Région bruxelloise. Si MA2 multiplie les restaurations de biens classés – de la bibliothèque Solvay à l'hôtel Empain – peu relèvent du patrimoine rural. Le Nekkersgat est l'un des tous premiers projets menés par l'équipe de Francis Metzger dans ce domaine. Depuis lors, le bureau a réalisé d'autres études en la matière et s'apprête à entamer la restauration de la ferme Den Bels, autre témoin du passé agricole de la ville, situé à Neder-over-Hembeek.

Tout fait farine au moulin

Sis à Uccle, au pied du Geleytsbeek, l'existence du moulin est attestée dès le XIVe siècle. Son histoire fait état d'un nombre impressionnant de propriétaires, d'affectations (tour à tour moulin à aiguiser, à grain, à huile, à papier et probablement à électricité) et de constructions ; le bâti actuel étant lui-même un amalgame de bâtiments d'époques diverses, dont il est assez aisé de repérer les différentes phases.

Au XVIIe siècle, le moulin prend de l'importance et se développe en moulin de ferme sous l'impulsion de la famille Gaucheret. C'est d'ailleurs de cette époque – comme le mentionne le millésime 1667 du pignon avant – que subsiste la majeure partie du bâti, bien qu'il subit encore quantité de transformations ultérieurement.

Dans le courant du XIXe siècle, une villa de plaisance est implantée sur les hauteurs du domaine. Cette dernière ainsi que le moulin passent ensuite dans les mains de l'Institut hygiénique de Bruxelles puis dans celles de l'Œuvre Nationale des Invalides de Guerre.

Sur le tracé du ring

Après la Seconde Guerre mondiale, le moulin, occupé partiellement, amorce son déclin. En 1970, la commune se porte acquéreur du bien alors qu'il se trouvait sur le tracé du ring. Son classement en 1971 (renforcé par le classement de ses abords en 1977) allait déplacer le projet de la grande ceinture vers Drogenbos et porter un premier secours à cet ensemble qui sera loué et entretenu tant bien que mal par des locataires soucieux de patrimoine. Cet entretien en bon père de famille ne suffira pas à maintenir le moulin en bon état.

En 2006, la commune lance un appel à candidatures pour la restauration de son bien et de ses abords. MA2 est désigné comme auteur de projet l'été suivant. Commencent alors les études historiques et in situ afin de dégager l'évolution du bâtiment et de mettre en place une philosophie pour le projet.

L'intervention de MA2

Comme pour toute restauration, la mise en place de la méthodologie est capitale. Le projet vise à redonner une lecture claire de la typologie propre au moulin tout en lui permettant d'accueillir, comme précédemment, deux logements et des expositions et ateliers dans les volumes annexes. Pour ce faire, les architectes ont bénéficié de la collaboration des Monuments et Sites.

Le chantier qui a débuté en 2011, a pu compter sur le concours de l'IBGE et du service de la voirie de la commune pour rétablir une déviation du cours d'eau. S'en sont suivis d'importants travaux de stabilité (notamment de l'atelier), de terrassement (réfection du mur de soutènement) et de drainage. L'enveloppe, mérulée et fissurée, a dû être réparée et remplacée à certains endroits, ce qui signifiait la réfection des murs en maçonneries et des toits en tuiles, le décapage des enduits et le badigeonnage des murs ainsi que la consolidation de la structure avec la conservation de deux charpentes anciennes.

Toutes les interventions postérieures au classement ont été enlevées, les espaces ont été dégagés et les techniques entièrement refaites : chauffage, électricité, gaz, sanitaires, isolation, amélioration des châssis grâce à la pose de verres isolants de restauration, mise en place d'un système de ventilation en raison de l'humidité des lieux.

La méthodologie souple de MA2

A la différence des autres projets de restauration de MA2, celui-ci s'est davantage concentré sur la restauration des pratiques et du système constructif que sur celle des matériaux. Les ferronneries, menuiseries et certains carrelages ont pourtant été restaurés. Des traces industrielles ont été maintenues visibles (comme celles du palan au grenier). Le bas moulin a été dégagé de la cabine haute tension qui encombrait l'espace, afin de permettre la mise en place d'un plancher de verre qui rendra visible cette partie du mécanisme.

A l'intérieur, seuls certains éléments du mécanisme du moulin ont été conservés en vue de l'installation d'une nouvelle roue hydraulique destinée à produire de l'électricité. Ce nouveau mécanisme fait partie de l'extension de mission confiée aux architectes.

L'étude est en cours mais la réalisation du projet reste tributaire du débit du ruisseau actuellement insuffisant. Pour l'augmenter, un grand projet pour le Geleytsbeek prévoit l'apport des eaux de pluies de deux parcs ucclois. Les abords ont également été restaurés (cour pavée, charmille..) et les occupants ont aujourd'hui réintégré leurs pénates, dans un environnement confortable et respectueux du passé et de son histoire.

Fiche technique

  • ObjetMission complète d'auteur de projet pour restauration du Moulin du Nekkersgat à Uccle
  • ProgrammeRestauration d'un moulin du XIVème siècle et des abords ainsi que l'amélioration du logement attenant
  • StabilitéJZH & Partners
  • DestinationPublic
  • Maître de l'ouvrageCommune d'Uccle
  • Superficie874 m2
  • Datede 2007 à 2011
  • LocalisationRue Keyenbempt 66, 1180 Bruxelles

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