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Gare Centrale

Un lieu de passage intense, un lieu où des milliers de visages se croisent, un lieu où les habitudes vont bon train

La gare centrale est un projet particulier dans l'histoire du bureau. Une des principales difficultés était de transformer et restaurer dans une gare qui continue à fonctionner et dont l'augmentation de fréquentation pose précisément problème. Le démarrage du projet est particulier car la SNCB avait déjà tenté de réaliser une série de projets pour la salle des guichets et avait à chaque fois essuyé un refus de la CRMS. Les auteurs de projet avaient sans doute minimisé l'importance d'un projet de Horta, son dernier projet, achevé par Maxime Brunfaut à la demande de Horta lui-même. A l'intérêt patrimonial du bâtiment s'ajoute un autre élément assez déroutant, à savoir que 'cette gare ressemblait à tout sauf à une gare! (F.M.)

Le projet développé par MA2 fait plus que doubler la surface initiale et prend en compte les problèmes de sécurité (avec l'escalier monumental en point de mire) et de circulation (accès aux quais et agrandissement de ceux-ci eu égard à la taille des convois actuels) tout en repensant les commerces et en restaurant la salle des guichets. Un énorme travail a été mené au niveau de la lumière, de l'ampleur et de la perméabilité du lieu. L'ouverture à la lumière, le remodelage des entrées existantes et la création de nouveaux accès ont rétabli le lien entre la gare et son contexte. Une nouvelle allée centrale a été créée au bas des escaliers et dans leur prolongement. Elle permet d'accéder aux quais et se prolonge en galerie commerçante éclairée par un puits de lumière vers la sortie Madeleine. Ces interventions contemporaines trouvent leur matière première dans le jeu de la lumière, des rythmes et des perspectives développé par Horta dans son projet. Elles s'inscrivent dans une continuité d'ambiance et prolongent dans une écriture actuelle, une œuvre du passé qui retrouve toute son animation.

 

Pourquoi cette rencontre avec Maxime Brunfaut, l'architecte qui a terminé la gare centrale ?
F.M. « La méthodologie est fondamentale, c'est elle qui définit le projet. Elle se base sur des études historiques solides et sur des recherches effectuées sur le site, d'un point de vue archéologique et pathologique. L'argumentation et le sens du projet se trouvent dans le lieu lui-même. Nous avons voulu analyser le projet tel qu'Horta l'avait conçu et comprendre la gare centrale. C'est dans ce contexte que nous avons tenu à rencontrer Maxime Brunfaut (1909-2003). Le quart d'heure d'interview qu'il nous avait accordé, s'est transformé en quatre heures, l'architecte déjà âgé étant particulièrement sensible aux petits gâteaux que nous lui avions apportés ! Par contre, il était profondément étonné par notre démarche et ne comprenait pas pourquoi nous voulions savoir tout cela, déclarant simplement qu'à notre place, il aurait fait ce qu'il croyait être juste et qu'il n'aurait  pas essayé de savoir tout ça. Ce qu'il se passe, c'est que les architectes d'aujourd'hui ne sont plus les mêmes qu'avant. Les modernistes procédaient volontiers à la tabula rasa et intervenaient avec leur nombril, leur sensibilité. De nos jours, la démarche est différente, les architectes travaillent sur les strates. Ils veulent comprendre l'oeuvre avant d'intervenir pour en faire éventuellement autre chose (...) Finalement, c'est la vie qui transforme ce que les architectes ont mis à notre disposition. C'est l'image du « Pagouros », du bernard-l'hermite et de la coquille, ; de sa réutilisation pour en faire autre chose. C'est mettre en place quelque chose qui permettra au survivant d'en faire autre chose ; la capacité à recevoir le programme d'aujourd'hui et de demain »
Quel est le lien entre restauration et architecture contemporaine ?
F.M. « Personnellement, je me positionne comme un architecte de situation et de contextualité. Je ne crois pas à l'architecture du rien. Deux cas peuvent se présenter : soit il s'agit d'établir un dialogue avec un architecte qui n'est plus là (Horta), soit il est question d'intervenir sur un terrain vague mais en aucun cas il n'est vierge ni pareil à un autre. Il possède sa propre orientation, son relief et un paysage spécifique (...) De mon point de vue, il n'y a pas de clivage entre restauration et architecture contemporaine. Il n'y a aucune dichotomie entre les deux. Il n'est pas nécessaire de choisir entre l'un ou l'autre. On peut pratiquer l'un et l'autre avec une certaine gourmandise. La restauration nous nourrit dans notre architecture contemporaine, elle nous apprend à aborder tout projet avec le même souci du détail ».

 

Situation avant chantier

Fiche technique

  • ObjetMission complète d'auteur de projet, en association avec b-Group, pour la restauration des façades, la restauration de la salle des guichets et le réaménagement de l'entresol et des quais de Gare Bruxelles-Central
  • Destinataire publicB-Holding
  • Date De 1997 à 2009
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