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Maison Autrique

Elle témoigne de l'architecture de son époque 'avec un smoking devant et un pyjama derrière' (sic)

Cette maison a été bâtie en 1893 sur les plans de Victor Horta. Œuvre de transition dans sa carrière, elle se situe entre l'éclectisme et l'Art nouveau qui va s'affirmer dans l'hôtel Tassel. Classée en 1976, elle est mise en vente vingt ans plus tard. Le fait n'échappe pas à François Schuiten et Benoît Peeters, auteurs des « Cités obscures » et passionnés par l'architecture de Horta. Ils parviennent à convaincre la commune de Schaerbeek de l'acquérir - elle n'est pas si chère ! - pour réaliser un vieux rêve : faire de ce bâtiment une sorte de « maison des maisons », hommage à l'architecture privée bruxelloise en même temps que porte de l'imaginaire.

Suite à un appel à candidatures, l'atelier de Francis Metzger est sélectionné tandis que les auteurs de BD se chargent de la scénographie. « Le projet est ambitieux. Pourtant, quand on pénètre dans la maison, on ne voit pas grand-chose d'exceptionnel », se souvient l'architecte. « On rassemble les documents mais ici il n'y a pas grand-chose. Les plans de Horta sont extrêmement schématiques. On a deux photos de l'intérieur, soit à peu près rien ! Le gros travail va se faire in situ ; on va faire parler la maison! »

Les sondages stratigraphiques, les études chromatiques et l'analyse des découvertes sur le chantier sont combinés à une étude historique. Le projet « de plus en plus passionnant »  verra une restitution rigoureuse  au plus proche du pristin état.

Les plus petits détails ainsi que la plupart des matières et des techniques sont restaurés à l'identique, qu'il s'agisse des stuc-marbres, de la frise du linoléum, des mosaïques, des peintures au pochoir, des couleurs néo-pompéiennes, papiers peints, radiateurs, baignoire, etc.

Cette restauration qui a bénéficié du concours de Françoise Aubry, la conservatrice du Musée Horta, de Guy Conde-Reis, représentant de la DMS et de nombreux restaurateurs et artisans spécialisés, se couple à une scénographie respectueuse du lieu.

A côté de cette invitation au pays de l'imaginaire avec Axel Wappendorf et  Augustin Desombres, la maison Autrique est aussi une leçon de sensibilisation au patrimoine donnée avec didactisme (par le biais des « fenêtres » de sondage dévoilant les différentes phases qu'a connues la maison) et poésie, sans aucune concession.

« Elle témoigne de l'architecture de son époque 'avec un smoking devant et un pyjama derrière' (sic).  Aujourd'hui ouverte au public, elle permet de comprendre comment on vivait dans ces maisons à la fin XIXe, avec la cuisine au sous-sol, dans un intérieur relativement sombre, peu en contact avec le jardin (...)

Au fil des ans, les choses s'adaptent, se modifient, se transforment et cette maison pourrait redevenir une maison tout comme notre bureau de la rue de la Glacière pourrait en redevenir une et notre ancien bureau de la rue de Toulouse qui lui est déjà redevenu du logement ! Ce sont les capables d'un bâtiment ».

Fiche technique

  • ObjetMission complète d'auteur de projet pour la restauration de la maison Autrique en espaces d'exposition 
  • ProgrammeEspaces d'exposition
  • AssociationRéalisation de la scénographie par Schuiten et Peeters
  • DestinationPublic
  • Maître de l'ouvrageCommune de Schaerbeek
  • Datede 2000 à 2005
  • LocalisationChaussée de Haecht 266, 1030 Bruxelles

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