Fin des travaux en vue Galerie Louise

Elles sont trois : la Galerie Louise, la Galerie Porte Louise et l'Espace Louise. « L'une a son réveil en vue, l'autre hésite sur la manière, et la troisième attend. » Charlotte Mikolajczak de La Libre Belgique retrace l'historique des trois galeries bruxelloises dont le tracé tarabsicoté s'articule entre la place Stéphanie, le goulet Louise et l'avenue de la Toison d'Or. Entre coups de Monopoly et considérations immobilières et commerciales, petit retour sur le passé de ces trois artères couvertes et sur leur devenir. La première fait en ce moment l'objet d'une rénovation menée par le bureau Metzger et Associés. Dans cet article, Francis Metzger, architecte, et Guillaume Burnet, chef de projet chez Ma² racontent comment ils ont abordé cette mission. Et comment les Bruxellois retrouveront en 2020 la ligne et le style de cette magnifique galerie du haut de la ville.

Fin des travaux en vue Galerie Louise

L’impression que fera la galerie Louise rénovée sur les premiers badauds qui l’arpenteront dans quelques mois sera certainement imprégnée d’admiration et de surprise : plus claire, plus lumineuse, plus aérienne. Pour ses architectes du bureau Metzger et Associés Architecture (en abrégé Ma²), l’opération est plus sobre qu’il n’y paraît. “Le but était de lui redonner son identité originelle perdue au fil du temps”, indique Francis Metzger. C’est d’ailleurs parce que les propositions de ses confrères étaient trop ambitieuses, trop onéreuses, faisant table rase de l’existant, que l’association des copropriétaires a fait appel à son bureau spécialisé en patrimoine.

Une restauration ciselée

Les lieux étaient illisibles, ruinés ou presque parce que chacun a voulu donner sa propre identité à sa vitrine, mais d’une qualité rare”, poursuit-il. “Nous avons retrouvé cet aspect remarquablement dessiné de la galerie d’origine, mais l’avons complété par un travail de haute couture sur les vitrines.”

Les revêtements en marbre des sols et murs ont été remplacés, mais sont restés blancs. Les vitrines ont été prolongées sur les deux niveaux des magasins (rez et mezzanine) et surlignées de noir (châssis en acier et liseré en laiton). Les portes des boutiques s’y encastrent, simulant un portique. Quand c’était possible, des cellules ont été réunies afin de créer de plus grands magasins, la taille initiale des boutiques (25 m² au sol sur deux niveaux) ne convenant plus au commerce actuel.

On a beaucoup travaillé sur la lumière artificielle”, ajoute Guillaume Burnet, qui suit ce dossier chez MA², “afin de la rendre la plus vive et la plus naturelle possible.” Notamment en ajoutant, à l’éclairage LED dissimulé dans le plafond ajouré, des spots éclairant ponctuellement le sol. Mais la plus grande difficulté de cette rénovation a été d’installer toutes les techniques indispensables aujourd’hui (sprinklage, désenfumage, détection incendie, ventilation, chauffage, rafraîchissement d’air…) dans un espace qui ne l’avait pas prévu, à savoir le faux plafond quadrillé. “Qui a été rénové, pas remplacé”, se félicite Guillaume Burnet.

Cinq ans de réflexion et de travaux

S’il s’est montré respectueux du passé, le bureau Ma² s’est aussi montré… patient. Les premières études et les premières discussions avec les copropriétaires et la commune d’Ixelles datent de 2015-2016. À l’époque, la galerie se vidait, mais quelques magasins étaient encore ouverts. “Cela a pris du temps, mais au final, c’est un vrai projet complet, une vision claire”, convient Francis Metzger. Quand bien même un permis d’urbanisme n’a pas été nécessaire. “Il en faut par contre un pour pouvoir installer les machineries liées au rafraîchissement et au chauffage sur le toit, autrement dit au cœur d’un îlot fermé, qu’on attend”, ajoute Guillaume Burnet. Au risque de reporter une troisième fois la date de réception des travaux ? Celle-ci, prévue initialement en juillet 2019, a été reculée une première fois en novembre et une seconde fois en mars-avril 2020.

Il faut dire que même si les travaux sont relativement légers (pour un coût de quelque 5 millions d’euros, honoraires et taxes compris), le chantier est compliqué. “Essentiellement parce que la galerie doit rester jour et nuit accessible aux occupants des 50 appartements qui la surplombent et aux clients des deux boîtes de nuit situées au sous-sol, le Bloody Louis et l’Écume des Nuits”, note Guillaume Burnet. Et, pendant tout un temps aussi, aux chalands de la Galerie Porte Louise contiguë, avant que bruit et poussière n’incitent les propriétaires et occupants a y faire barrage. Un temps suffisant pour que l’idée de se lancer eux aussi dans des travaux s’infiltre dans leur esprit.

Lire l'entièreté de l'article de La Libre Echo

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