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Couloir du métro de la Gare centrale

Une longue promenade marquée d'impressions bruxelloises, comme une bande annonce artistique à l'arrivée dans la capitale, en résonance avec le lieu et son histoire.

Ce projet fait suite à la mission confiée à la fin du siècle passé à MA2 pour la Gare centrale. À l'issue d'un concours organisé par Beliris en 2008, l'atelier de Francis Metzger se voit chargé de la restructuration du couloir reliant la gare au métro. Ce travail complémentaire se situe dans le prolongement du précédent, bien que ce couloir soit postérieur à l'inauguration de la station ferroviaire. Ce fait fut expliqué aux architectes par Maxime Brunfaut dès le début de leur étude.

Pour comprendre la forme et l'implantation de la gare, ils avaient fait appel à l'architecte qui fut chargé par Victor Horta de terminer le projet. Maxime Brunfaut leur révéla que la forme triangulaire de la gare avait été imaginée par Adolphe Max, bourgmestre de l'époque. Celui-ci avait prévu l'implantation de deux boulevards et d'une gare dans l'espace résiduel. Cet élément qui permettait à MA2 de comprendre et d'analyser le projet de Horta fait partie d'une démarche globale et actuelle à cents lieues de la façon de procéder des modernistes. Maxime Brunfaut était d'ailleurs parfaitement étonné de la soif de savoir des architectes d'aujourd'hui. « Pourquoi voulez-vous savoir tout cela ? » leur demanda-t-il, tout en mentionnant qu'à leur place, « il aurait fait ce qu'il croyait être juste sans chercher toutes ces informations ». Cette remarque montre combien l'architecture a changé.

Aujourd'hui, les architectes mettent un point d'honneur à comprendre l'œuvre pour mettre en place une philosophie du projet en cohérence avec l'œuvre initiale. 

Dans les années 2010, ce couloir s'apparentait à un lieu perdu, plus personne n'imaginait qu'il fut doté d'une décoration un temps soit peu intéressante. Or, deux éléments se sont imposés d'emblée déterminants malgré leur état : les appareils d'éclairage dessinés par Brunfaut et le sol en mosaïques d'une très belle vibration.  La restauration – dont un sérieux nettoyage – a eu recours à des techniques actuelles en résonance avec le lieu et son histoire. Le couloir glauque et sinistre d'hier a regagné en intensité lumineuse grâce à une réhabilitation des luminaires et à une restauration du sol, augmenté d'une étroite bande de céramiques de format différent, en lieu et place d'anciens murets. Les parois périphériques de cette grande zone de circulation ont été traitées en termes d'animation.

L'artiste Daniel Deltour qui avait déjà collaboré pour le théâtre de la Balsamine, a été intégré à l'équipe afin d'élaborer une image de Bruxelles à partir de photos prises lors de ses promenades urbaines. De ses balades en ville, il a ramené des centaines d'images. Mais son décès avant l'aboutissement du projet a entraîné sa finalisation par l'architecte et photographe Bernard Baines. Ce dernier a traité avec beaucoup de sensibilité et de respect cette materia prima, afin de recomposer une rue qui relie la station de métro à la gare, à la façon d'une longue promenade marquée d'impressions bruxelloises. La fresque sur tôle émaillée se rapproche d'une bande annonce artistique à l'arrivée dans la capitale.

Fiche technique

  • ObjetMission complète d'auteur de projet pour le réaménagement du passage souterrain reliant la gare « Bruxelles-Central » et la station de métro « Gare Centrale »
  • AssociationSérigraphie par l’artiste plasticien Daniel Deltour
  • DestinationPrivé
  • Maître de l'ouvrageBeliris, SPF Mobilité et Transports
  • Datede 2009 à 2013
  • LocalisationGare de Bruxelles Centrale, 1000 Bruxelles

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